Devenir moine ou moniale bouddhiste représente un choix de vie véritablement chargé de sens et d’une grande valeur, et qui permet d’être bénéfique à autrui. Nous avons beaucoup de chance que la tradition monastique instaurée par le Bouddha soit toujours vivante aujourd’hui. Cela résulte de la dévotion, du dévouement et des efforts déployés par des milliers et milliers de moines et moniales en Asie au cours des derniers 2500 ans. Si l’ordination est en soi très bénéfique, la vie d’un moine ou d’une moniale bouddhiste implique aussi une responsabilité importante, tant à l’égard de soi-même que pour les autres.
Connaître les enseignements du Bouddha
Avant de prendre la décision de prendre l’ordination, il faut avoir acquis une connaissance approfondie des enseignements du Bouddha, comme les Quatre Nobles Vérités, l’Octuple Sentier et les Étapes de la voie vers l’Eveil (lam-rim). Traditionnellement, un étudiant demande l’ordination après plusieurs années d’études et de pratique sous la direction d’un maître qualifié. Si vous êtes débutant, cherchez dans votre région un centre ou un groupe d’études où vous pourrez développer une compréhension des enseignements, bénéficier du soutien d’autres pratiquants du Dharma et recevoir les conseils d’un maître qualifié.
Avoir un guide spirituel
Quand on se lance dans une entreprise, de quelque nature qu’elle soit, la présence d’une personne capable de nous transmettre son savoir et de nous guider est nécessaire. Ceci est d’autant plus vrai quand il s’agit de notre cheminement spirituel. Un maître qualifié nous prodigue les conseils dont nous avons besoin pour que notre pratique soit fructueuse. Notre maître peut nous aider à poser les bases de notre vie monastique et saura quand nous serons prêts à prendre les engagements correspondants aux vœux d’ordination. Il vous faut un maître qui vous donnera la permission d’être ordonné, et vous avez besoin d’être engagé dans l’une des traditions bouddhistes (c.-à-d. le théravada, la tradition tibétaine, etc.).
L’entrée dans la voie bouddhiste
Prenez le temps qu’il vous faut pour développer votre pratique spirituelle. Quand on comprend la valeur des enseignements du Bouddha et que l’on sent qu’ils conviennent à notre développement spirituel, l’étape suivante est de se définir formellement en tant que bouddhiste en prenant « Refuge ».
Il est de plus important de renforcer sa pratique en prenant les « vœux de fidèle laïque ». Ces vœux sont une préparation à vivre dans des vœux. De nombreux étudiants pratiquent également le célibat pendant une certaine période avant de prendre l’ordination : il convient de se connaître soi-même pour vérifier si on se sentira à l’aise en tant que moine ou moniale.
Envisager l’ordination
Si cela est possible, vivez pendant un certain temps au sein d’une communauté monastique : vous y bénéficierez des conseils des moines ou des moniales qui y résident et vous diront ce que signifie être une personne ordonnée. Discutez avec les moines et moniales qui vivent dans les vœux et peuvent vous donner des indications très pratiques sur la manière de préserver ces engagements. Les membres de la communauté monastique seront heureux de vous savoir intéressé par la voie monastique et tout disposés à vous apporter de l’aide pour votre future ordination. Des conseils et articles sont également disponibles en ligne.
Un engagement pour la vie
Les vœux de moine ou moniale bouddhiste sont pris pour la vie, c’est pourquoi il est très important de prendre le temps de réfléchir soigneusement aux différents avantages et désavantages avant de prendre une décision. Certains monastères en Asie (par exemple en Thaïlande) offrent la possibilité de prendre l’ordination pour un temps limité, généralement pour les hommes, qui ont ainsi la possibilité de vivre en tant que moine quelques jours, semaines, mois ou années. Mais, dans la tradition tibétaine, les engagements sont pris pour toute la vie. Et, bien qu’il y ait des cas de personnes qui ont pris les vœux et les ont rendus ensuite pour retourner à la vie laïque, ceci n’est pas recommandé. Les vœux sont pris avec la volonté de les garder pour le reste de notre vie.
Faire partie d’une communauté
Devenir un moine ou une moniale bouddhiste signifie que vous allez rejoindre une communauté : la Sangha. Le but de la communauté est d’étudier et mettre en pratique les enseignements du Bouddha et, quand c’est possible, de les partager avec d’autres. Traditionnellement, après l’ordination, on passe au moins les cinq premières années dans une communauté. Néanmoins, les communautés monastiques étant encore au stade du développement dans de nombreuses parties du globe, cela n’est pas toujours possible. Dans certains cas, on peut aussi résider dans un centre du Dharma, bénéficiant des conseils et de la protection de ses maîtres. Il est conseillé de mener une recherche, avant l’ordination, sur les différentes possibilités permettant d’intégrer une communauté monastique.
Vivre dans une communauté signifie également un partage des ressources, des habitudes, de la pratique et des personnalités. Dans cet apprentissage de la vie en communauté, on peut faire face à beaucoup de difficultés, et ce spécialement car la plupart d’entre nous avons grandi dans des cultures individualistes. Afin de protéger notre ordination, le vinaya (code de conduite) pour la vie monastique est très explicite sur la manière de vivre en communauté.
Se prendre en charge
Traditionnellement, quand on rejoint une communauté monastique, les quatre besoins primaires de nourriture, vêtements, logement et soins médicaux sont pris en charge. Mais comme le bouddhisme est une tradition relativement nouvelle en de nombreuses parties du monde, les ressources pour aider les communautés monastiques sont limitées. Pour celles et ceux qui envisagent l’ordination, il est important de vérifier de quelles ressources elles ou ils pourront disposer une fois qu’elles ou ils auront pris l’ordination. Beaucoup de moines et moniales, en échange de services rendus dans leur centre du Dharma local, reçoivent en contrepartie la prise en charge de leurs besoins de base. Il est contraire aux règles du vinaya (ou code de conduite) que les moines et moniales exercent une profession dans le monde afin de subvenir à leurs besoins.
Ceux qui envisagent de devenir moines ou moniales doivent parler de leur situation avec leur maître ou avec un représentant plus ancien de la Sangha afin d’assurer leur stabilité une fois qu’ils ont pris l’ordination.